Dans ta tête de musicien, tu es déjà loin, mais tes mains ne t’obéissent pas « au doigt et à l’œil » ? Quoi de plus normal lorsqu’on débute au piano (et même après, d’ailleurs). Cela paraît anodin, mais il y a de nombreux gestes à réaliser sur cet instrument, que nous ne sommes pas habitués à réaliser. Comment jouer avec fluidité ? Voici nos 9 meilleurs conseils pour booster ta dextérité au piano, et échapper à la tendinite !

Conseil N° 1 – Comprendre la dextérité du pianiste

Qu’est-ce que la dextérité, et comment se traduit-elle chez le pianiste ? Par définition, la dextérité correspond à l’adresse de la main dans l’exécution d’une activité. Cette agilité s’apprécie pour les gestes appris (contrairement aux réflexes), ce qui suppose une progression.

Au piano, la dextérité correspond à un ensemble assez large : 

• La mobilisation de la chaîne dorsale, des épaules et des bras ;
• L’indépendance des deux mains ;
• La souplesse des poignets ;
• La fluidité des dix doigts.

Bien entendu, tu vas chercher la finalité dans le travail de doigté, mais c’est tout le corps qui est mis à contribution pour atteindre cet objectif. Par quoi doit-on passer pour apprendre à mobiliser tout le système ?

Premièrement, la fluidité au piano est un entraînement de ton cerveau. Apprendre un instrument de musique revient à éduquer tes commandes neuromotrices. Par ta pratique fréquente, ton cerveau va modeler un nouveau réseau. C’est sa densité qui va donner lieu à la virtuosité (en partie, car l’émotion joue un rôle majeur également).

Deuxièmement, ton corps doit pouvoir compter sur tes muscles et tes tendons. N’oublie pas que le piano est un instrument à cordes frappées. Il y a donc un engagement physique lorsque tu appuies sur les touches du clavier.

Troisièmement, la dextérité au piano est conditionnée à une certaine souplesse des membres supérieurs. Eh oui, lorsqu’on joue un morceau, certains accords vont demander un écart des doigts qui n’est pas naturel. 

Cela s’apparente à un parcours du combattant pour toi ? On te rassure : tu trouveras dans ce qui suit une série de conseils simples à appliquer, pour booster ta dextérité dans ta pratique au clavier. Pas besoin de souffrir pour parvenir à des résultats : la régularité est ton meilleur allié pour progresser.

Conseil N° 2 – Avoir confiance en ses capacités de progrès au piano

Quand tu te lances dans un nouvel apprentissage, qu’est-ce qui t’anime ? Ton état d’esprit ressemble à quoi exactement : 

• « Le principal, c’est de m’amuser » ;
• « Je vais travailler à fond et ce sera payant » ;
• « C’est trop dur pour moi, je n’y arriverai jamais » ;
• « Si j’avais su, je n’aurais pas investi dans cet instrument ! ».

Tu te retrouves un peu dans toutes ces affirmations ? Nous aussi ! Il n’y a pas de bonne réponse. Juste un conseil à ne pas oublier, même lorsque tu te sentiras au creux de la vague : fais-toi confiance.

Le travail pour délier ses doigts en rebute plus d’un, donc déjà : si tu en es là, bravo, tu es motivé au piano ! Le travail est payant dans ce genre de pratique, même si tu n’as pas de prédispositions naturelles te facilitant la tâche. D’ailleurs, c’est rarement le cas : une grande agilité au piano est la conséquence d’exercices quotidiens.

Enfin, l’aisance manuelle n’est pas une question d’âge. On connaît tous des jeunes, qui ont toujours été raides comme des piquets, et inversement. On peut tout à fait débuter le piano à 60 ans et gagner en fluidité.

Conseil N° 3 – Étirer son corps avant de se mettre au clavier

Maintenant que tu sais quelles chaînes musculaires sont activées durant la pratique du piano, tu comprends l’intérêt de t’échauffer physiquement avant de jouer. La plupart des apprentis pianistes ne prennent pas le temps de le faire : c’est une erreur. 

L’échauffement te met en condition pour jouer : tu te prépares mentalement, tu focalises ta concentration. Sans oublier le corps, qui se met en condition. Pas besoin de faire un marathon. Par contre, on te conseille de pratiquer un enchaînement d’étirements du haut du corps, en partant de la tête, pour descendre jusqu’aux doigts.

Quelques minutes suffisent pour pratiquer cet enchaînement :

1. Mouvements circulaires de la tête (dans les deux sens) ;
2. Faire des « oui » et des « non » avec la tête ;
3. Enrouler les épaules, vers l’avant, et vers l’arrière ;
4. Étirer l’arrière des bras en le tenant de la main opposée ;
5. Tourner les poignets dans les deux sens ;
6. Joindre les phalanges des deux mains et écarte les paumes ;
7. Tisser des toiles d’araignée avec les phalanges ;
8. Faire le mime, en montant et descendant les mains sur une paroi fictive.
9. Et voilà, tu es prêt à passer au clavier !

Conseil N° 4 – Rendre ses deux mains indépendantes

La dextérité au piano passe par l’indépendance entre les deux mains. C’est cette capacité à désynchroniser ton jeu entre main droite et main gauche qui permet de jouer avec fluidité, sans accroc.

Une fois de plus, c’est ton cerveau qui doit prendre le chemin de cette pratique, afin d’être capable de donner des ordres différents à tes mains, de façon simultanée. C’est la raison pour laquelle le premier niveau d’indépendance à acquérir est celui de l’indépendance rythmique.

L’avantage, c’est que tu peux t’entraîner à ce premier palier de différentes façons : tu peux déjà t’entraîner à taper un tempo différent sur chacune de tes cuisses, par exemple. Tu peux aussi réaliser des petits jeux (et les proposer à ton entourage), tels que les dessins imaginaires. 

Essaie de tracer simultanément un carré avec ton index gauche et un triangle avec ton index droit : amusant ou agaçant ? En t’entraînant, tu parviendras à le faire. Si la voie rythmique est compliquée, Impro Musique te propose une formation courte et adaptée pour progresser, quel que soit ton niveau.

Conseil N° 5 – Apprendre à délier ses doigts au piano

Voici le temps venu de parler des doigts et la façon de délier toutes ces phalanges. Démonstration en vidéo !

Cet exercice de variation en jouant des tierces mineures a le grand avantage de combiner :

• Le travail sur le rythme ;
• Le jeu de régularité ;
• L’indépendance des deux mains.

Pour gagner en fluidité et booster ta dextérité, insiste bien sur l’accentuation des pouces et des auriculaires. Pour ce qui est du second exercice, avec l’alternance noire/croche/noire : ça peut tirer un peu au début, d’où l’intérêt de la pratiquer très régulièrement.

Le 3e exercice de jeu de mouvements contraires avec tes deux mains est très efficace pour progresser sur l’écartement des doigts durant ta pratique. Ce n’est pas très mélodique, mais ce n’est pas le but non plus. Il s’agit bien d’un exercice de renforcement.

Pour compliquer l’affaire, tu peux mettre en sourdine ta main forte (la main droite, bien souvent) et jouer seulement une note sur deux : cela te permettra d’être davantage à l’écoute de ce que tu produis avec ta main faible.

Conseil N° 6 – Replacer son corps devant l’instrument

Un conseil très pragmatique : quand on travaille un nouvel exercice, on est tellement focalisé sur notre tâche que l’on oublie le reste du corps. Durant ton entraînement à la dextérité, n’oublie pas de faire des petites pauses.

Si tu sens que tes doigts se crispent ou que ton dos se courbe, le fait de recaler ta posture va t’aider à te remettre sur les bons rails. Une bonne respiration avec ça, et c’est reparti !

Conseil N° 7 – Jouer au piano sans s’arrêter

Cela peut te paraître contradictoire avec le conseil précédent, mais c’est l’inverse. Donc, une pause pour repenser à ta posture, oui : mais c’est pour repartir de plus bel ! Délier ses doigts au piano est un travail de fond, qui passe par les voies mentale et pratique.

Pratique ton exercice de la façon la plus suivie possible. Ce que tu joues ne sonne pas juste : ce n’est pas grave. En fait, il faut essayer de ne pas trop réfléchir et privilégier le mode pilotage automatique. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? En fait, ton cerveau doit progressivement laisser le champ libre à tes mains.

Le fait de tenter le jeu sans s’arrêter est également un très bon moyen pour se laisser surprendre par ce qui peut être bien, faire de bonnes trouvailles. Toute cette matière te sera ensuite très utile pour démarrer tes premières improvisations musicales.

Conseil N° 8 – Booster sa dextérité au quotidien

Combien de temps dois-tu pratiquer ta dextérité pour progresser au piano ? Eh bien, le principal, comme souvent dans la pratique musicale, c’est la fréquence. Il vaut mieux 10 minutes chaque jour qu’une heure par semaine. 

En plus, ton quotidien est également un bon moyen pour affiner la souplesse de tes doigts. De nombreux loisirs sont de bons vecteurs pour entraîner les doigts des pianistes : tricoter, faire des nœuds de ligne pour la pêche, etc. Il en est de même au travail : si tu tapes sur un clavier d’ordinateur au boulot toute la journée, c’est également une très bonne source de dextérité manuelle.

Conseil N° 9 – Prévenir les risques de tendinite du musicien

Dernier conseil, et pas des moindres : pourquoi faire tout cela ? Au-delà de l’aspect mélodique que tu pourras réaliser en travaillant ta dextérité au piano, tous ces exercices permettent de jouer plus longtemps, et sans se faire mal.

La tendinite représente un risque non négligeable chez tout musicien, et les pianistes ne sont pas épargnés par cette pathologie. La tendinite est une inflammation du tendon, en cas de sur-sollicitation ou de mauvaise sollicitation.

D’après l’équipe médicale de la-main.ch  à Genève, 41 % des lésions observées chez les musiciens concernent la main ou le poignet. Une douleur au niveau de tes mains, de tes poignets ou de tes bras, doit agir comme un signal.

Il faut tout simplement s’arrêter et comprendre ce qui se produit. Les échauffements peuvent, pour rappel, éviter bien des désagréments. Pense également à boire beaucoup d’eau au cours de ta pratique : c’est très bon pour tes tendons.

Ce qu’il faut retenir

Comment booster sa dextérité au piano et jouer avec fluidité ? La pratique est incontournable pour faire progresser ton jeu ainsi que ton style. Voici 9 conseils à adopter dès maintenant :

1. Comprendre la dextérité du pianiste ;
2. Avoir confiance en ses capacités de progrès ;
3. Étirer son corps avant de se mettre au clavier ;
4. Rendre ses deux mains indépendantes ;
5. Apprendre à délier ses doigts au piano ;
6. Replacer son corps devant l’instrument ;
7. Jouer sans s’arrêter au piano ;
8. Booster sa dextérité au quotidien ;
9. Prévenir les risques de tendinite du musicien.

Tu as mis en place une routine de ton côté ? Quelles sont tes astuces pour progresser ? Nous t’invitons à partager tes trouvailles dans les commentaires.

Et pour continuer sur ta lancée, tu peux télécharger la méthode pour se détacher des partitions en adoptant la notation internationale. À toi de jouer !

À très vite,

L’équipe Impro Musique